Les tribulations belliqueuses de Laïs d'Orlamonde

Nombre de messages : 92 Localisation : Orlamonde Date d'inscription : 19/03/2007

Un nouveau jour s'était levé, un vent glacial soufflait sur la plaine.
Laïs rassembla ses hommes et leur confia les premières missions de la journée. De nombreux villages alentours pouvaient encore être pillés et mis à sac, rien ne devait résister au passage de l'un des fléaux de la Sainte Axe.
Sa satisfaction fut grande lorsqu'elle apprit que l'un de ses tout proches voisins avait fini par quitter définitivement la région, lassé par ses attaques incessantes.

Elle craignait cependant de s'ennuyer, cela devenait presque trop facile, il fallait trouver des cibles plus intéressantes ...
Son attention fut très rapidement attirée par le message d'une jeune chef romaine:

Je suis TROP Forte, alors mataké pa.

Son sang ne fit qu'un tour et c'est avec une rage peu contenue qu'elle ordonna le rassemblement des troupes pour une charge immédiate à l'encontre de ce village de mauvais parleurs.
La technique SMS devait périr par le sang et le feu.
Les fléaux allaient à nouveau frapper.

Admin Nombre de messages : 99 Date d'inscription : 18/03/2007

Il venait de reçevoir la missive de cette jeune chef avec qui il avait échangé quelques mots les jours précédents. Les rapports avec elle s'avéraient un peu rudes. Mais ils pouvaient s'entendre.

Il regarda les lignes traçées. Elle demandait un soutien dans une action de guerre.... Il ne pouvait perdre la face et risquer de se faire traiter de lâche.

Il sortit sur le perron de sa hutte. Il hurla le rassemblement. Tous ses hommes se regroupèrent.
Tous...
dix au total...

Il ne montra pas son hésitation et les galvanisa par un discours enflammé avant de franchir les limites du village... 2 heures pour atteindre la cible et ramener qu'un faible butin... Vivement qu'il reçoive ses premiers chevaux...

Nombre de messages : 92 Localisation : Orlamonde Date d'inscription : 19/03/2007

Elle souriait en faisant rouler entre ses doigts le morceau de parchemin:

slt arete de mataké steuplé merci d' avance. A+

Ce pur style SMS était insupportable mais soit, elle n'attaquerait plus, le gaulois s'en chargerait.
Au moins il serait ainsi occupé et cesserait de fouiner aux alentours de son domaine.

Dès l'aube suivante, une autre nouvelle parvint à ses oreilles.
Les hommes du Zig venaient de piller un village de l'alliance SM...
Désormais, son voisin devenait un ennemi potentiel.
La tentation était trop forte, elle envoya de suite bon nombre de gourdins en direction de Lechinou...

Nombre de messages : 92 Localisation : Orlamonde Date d'inscription : 19/03/2007

La nuit avait paru interminable.
Les portes du village étant totalement closes, plus un bruit ne résonnait autour d'Orlamonde.
A présent, le soleil indiquait qu'il devait être environ midi.
Elle se leva et, d'un geste, donna l'ordre de retour à la normale.

La ville pouvait à nouveau respirer.
Les marchands revenaient, les soldats regagnaient leurs casernes, les éclaireurs se précipitaient en quête de nouvelles missions à accomplir, les cachettes étaient vidées.
Chacun semblait retrouver bonheur et insouciance.

La veille, une attaque sournoise de la CSC avait nécéssité la mise en place de véritables plans de défense rigoureux.
Les cachettes avaient été remplies tant que possible, le reste des marchandises était réparti entre divers marchands, les soldats avaient recu de sordres de missions tres lointains, la population était priée de ne pas sortir.
Elle était finalement restée seule, admirant son village qu'elle comptait bien défendre jusqu'au bout.
Elle les avait vu déferler en nombre, gourdins et paladins ennemis.
Ils s'étaient heurtés au grand vide: pas âme qui vive, aucune denrée à emporter.
Ils n'avaient point trainé à repartir en sens inverse.

Elle se méfiait de ce manchot grimacant.
Elle avait raison de ne pas lui faire confiance: ses hommes étaient revenus en une seconde charge toute aussi furieuse ... ils n'en avaient tiré qu'un maigre butin.
C'est là qu'elle pu l'entrapercevoir: son rictus traduisait sa deception amere et sa hargne, il esperait sans doute l'enerver mais elle ne bougea pas, fit mine de ne pas le voir et prit bien soin de ne lui envoyer aucun messager.
Ses deux attaques resteraient lettre morte.

Elle ne put se résoudre à rappeler les hommes.
Elle craignait pour la population, il fallait les préserver.
Elle resterait donc seule présente en Orlamonde cette nuit, tel un gardien fidèle et attentif.

La nuit avait paru interminable.
Un nouveau jour se levait sur la vallée hostile.
La vie reprenait ...

Nombre de messages : 92 Localisation : Orlamonde Date d'inscription : 19/03/2007

Le soleil se levait sur Orlamonde.
Pauvre cité ... Il ne restait plus là que des bâtisses vides et des femmes tremblantes aux enfants terrorisés.
Les foudres d'un germain ennemi avaient eu raison des dernières forces des plus courageux guerriers, tous avaient été violemment décimés dans une attaque d'une rare barbarie.

La veille, Laïs avait réussi à rassembler un maximum de femmes et d'enfants, elle leur avait ordonné d'entrer dans la cache habituellement réservée au fer excédentaire.
Elle-même s'était ensuite rendue sur le terrain mais ... trop tard!
Elle eu le réflexe de se cacher afin de ne pas être repérée.

J'avandonne mes hommes au plus fort de la bataille, je suis lâche et incapable. Ces pères, ces maris, ces frères vont être odieusement mutilés et occis.
Mais je dois vivre, je dois continuer ....

Elle sortit de sa cache à l'aube et parcouru le village.
Tous ... Tous ils étaient là ... Des corps sans vie, visages tordus de souffrance et de douleur, yeux emplis de desespoir et de haine.
Elle qui les connaissait tous se mit à les porter un par un afin de les rassembler au centre du village.
Une odeur pestinentielle s'élevait déjà du tas de cadavres entassés à la hâte.
Elle prit une torche, invoqua les dieux en silence et bientôt une épaisse fumée s'échappa d'Orlamonde.
Ensuite, elle se coucha à même le sol dans un endroit un peu plus isolé et elle pleura ...

Madame .... Madame .... Hum ... C'est le Kaiser qui nous envoie, nous sommes cinq ... Levez-vous, il faut faire sortir les gens de leur cache et assurer la formation d'uen nouvelle armée. Venez donc!

Que faites vous ici! Partez! Il n'y a rien ici, il n'y a que poussière et désolation. Libérez mes villageois et prenez les avec vous. Videz cette cité.... et laissez-moi mourir!

Elle regarda à nouveau le ciel, replongeant dans d'obscures pensées.

Nombre de messages : 92 Localisation : Orlamonde Date d'inscription : 19/03/2007

Du bruit, des cris, des voix de femmes hurlant de façon inconsidérée ... Laïs se redresse et aperçoit l'éclaireur ami qui revient vers elle au pas de course.

Encore vous! Je vous avais prié de rejoindre votre village pourtant! Pas moyen d'être un peu tranquille!

On le tient ... On l'a attrapé, il tentait de venir espionner, c'est un homme du manchot. Venez donc, hâtez vous avant que les femmes ne finissent de le réduire en charpie.

Un sourire machiavélique se dessina sur le visage de la jeune chef de tribu.
Elle attrapa l'homme au col, le dégageant ainsi brutalement de l'emprise des veuves furieuses.

Ainsi il ose revenir ... Et bien sûr c'est un paletoquet de ton espèce qu'il envoie. Pas de chance pour toi l'ami ... Comment? Toi aussi tu as une famille? Oui tu as raison, ce serait très cruel...

D'un geste sûr, elle attrapa un large couteau et trancha sans hésiter la gorge de l'éclaireur ennemi qui tomba à terre.
Le corps fut jeté hors des murs de la ville.
Laïs regarda les forces qui lui restaient: des femmes, quelques jeunes garçons, des enfants ... Les choses devaient avancer rapidement.

Au travail vous tous! Il faut fournir assez de ressources à la caserne et aux écuries. L'armée doit être réorganisée et entraînée de facon intensive.
Allons, dépêchez vous!

Sa voix redevenait autoritaire et omniprésente.
La vie d'Orlamonde reprenait forme et couleurs.
L'ennemi n'avait qu'à bien se tenir ....

Nombre de messages : 92 Localisation : Orlamonde Date d'inscription : 19/03/2007

La jeune chef s'assit un instant et ferma les yeux. Son état fébrile nécessitait un peu de calme et de repos. Il faut dire que les dernières heures avaient été particulièrement agitées.
Après une entrevue avec leur chef dont elle appréciait toujours la sagesse, elle avait rassemblé ses colons avant de leur indiquer la route en direction d'une terre à peupler rapidement.
Ainsi naquit Allemonde, nouveau village germain à présent sous ses ordres.

Elle parcourait sans cesse le chemin séparant les deux villages, donnant des ordres, effectuant des transactions, dirigeant les armées. Elle ne dormait presque plus, se sentant sans cesse sur le qui-vive, à l'affut d'une attaque éventuelle à l'encontre de sa nouvelle et jeune cité encore peu apte à se défendre.

Allemonde recut bientôt une délégation gauloise: les ouvriers du sournois Téachix, desormais proche voisin, venaient épauler les colons dans leur tâche ardue.
Tout ce petit monde oeuvrait sans relâche avec coeur et courage.

Lais méditait à présent l'organisation d'un futur proche. Elle était toujours tiraillée par le profond désir d'une vengeance inassouvie... L'ennemi pouvait déjà trembler!